Nous, l’être humain, rêvions d’un monde sophistiqué, glorieux, prospère, supérieur, rempli d’avancés technologiques; nous rêvions d’une civilisation que nous baptisions les Atlantes. La connaissance et la maîtrise leur donnait une jeunesse d’esprit, car aucune tradition ne pesait sur eux et aucune histoire n’alourdissait leur science.

L’être humain a toujours poursuivit ses rêves, la gloire, la connaissance, le pouvoir et la jouvence. L’être humain aime jouer à être un dieu. Il a donc créé la machine pour rendre virtuel son quotidien. Numériser, digitaliser… Il a commencé par réduire son environnement à son élément le plus primaire, la molécule puis l’atome pour le transformer, le métamorphoser en signal binaire qu’il appellera le CODE.

Tout cela pourquoi ? Est-ce vraiment la recherche de gloire ? La volonté d’obtenir du pouvoir ? Ou la peur du réel ?

L’être humain a continué à construire. Mais cette fois, c’est un monde à distance, accessible que par un portail, une interface qui nécessite une initiation. Un monde parallèle juste à côté de lui, juste à côté de tous, mais inaccessible pour certain. Un monde virtuel que Joël de Rosnay décrit très bien dans ses livres. Un monde avec des protocoles et des règles incontournables pour que ça fonctionne et sans lesquels tout s’écroule. Un monde de contrôle où tous ceux qui participent doivent s’y soumettre. Et à l’intérieur de cet univers codé, l’être humain a lâché son “Moi”, ses rêves, sa face cachée, son illusion … Il s’est doté de la liberté dont il ne pouvait ou n’osait pas jouir dans son quotidien.

Ainsi à travers la création de ce monde virtuel, il a pu prendre conscience de son véritable « moi » et de sa capacité à créer et à détruire. L’être humain a repoussé ainsi ses limites personnelles. Mais ne pouvant rester dans le cadre de l’expression de soi, il a utilisé cet univers pour se doter d’outils qui lui permettaient de créer et de réaliser les idées les plus folles. Concevoir des objets jusque là impensables ou voir le monde et connaître des gens du monde entier, du monde réel sans jamais les croiser. Acquérir la connaissance et partager son savoir.

Ce monde de l’autre côté du miroir se développe abstrait et loin du tangible. Sans passé, sans histoire, sans tradition juste un code des plus légers, binaire qui n’alourdira pas son existence. Un monde de 0 et de 1 qui garde l’esprit jeune, l’esprit des Atlantes.

Mais de quel miroir s’agit-il ? De celui de « Alice aux pays des merveilles » ou celui de Cocteau dans « Orphée » ? Qu’avons-nous créé ?
Un monde de couleurs et de rires, un monde de folie, de peur ou un monde dans lequel nous nous enfonçons dans l’ombre de nous-mêmes ?

L’être humain a besoin de réalité et si le nouvel opium qui est le virtuel l’attire dans une danse additive, le portant jusqu’au vertige de soi, son envie le fera basculer vers une nouvelle réalité.


Et si le toucher et le parfum sont les prochains sens qui seront virtualisés, l’être humain ne peut rester contraint à l’illimité de ses rêves. Il les a toujours poursuivi pour les réaliser. La matérialisation de ce qui a été créé dans le monde virtuel devient un besoin de plus en plus réel: le retour à l’atome.

Puis dans une dimension plus spirituelle: le retour au sens de la vie.

Si certains restent attachés au virtuel tel un outil de vie ou d’évasion, d’autres refuseront ce monde, valorisant la nature, les traditions et les relations humaines tangibles comme une source d’énergie et de sagesse plus saine, car comme disaient les sages amérindiens “l’esprit se trouve dans toute chose”. Alors quand la chose n’existe pas, l’esprit n’est pas.

@Regards de Femme// L’esprit d’Atlantide np©nathalie.peguero

25/06/2009

Citer en tant que:
Nathalie PEGUERO: Reflexion à haute voix: « L’esprit des Atlantes 2.1 » Coll. Lʼesprit d’Atlantide Ed. WordPress on line. 2009